Église
Notre Dame
de la Sainte Espérance.
Les travaux pour la construction de l'église ont débuté entre 1864 et 1866.
Alors que les fondations étaient faites, Mgr RAVINET bénit la première pierre le 5 juillet 1864. On retrouve une plaque commémorative au chevet de l'église.
L'église a été bénie le 10 juin 1866, c'est à cette date que la première messe y fut célébrée.
Cependant, les travaux d'aménagements ont duré jusqu'en 1899, pour être finalement terminés en 1900.
Extérieurement belle avec sa tour et sa flèche, aussi haute que l’église est longue, soit 45 m, l'édifice pointe de tous horizons. L’église Notre Dame de la Sainte Espérance fut consacrée par Monseigneur Cortet, Evêque de Troyes, le 17 mai 1878.
Les 2 murs de la tour (extérieur et intérieur) ont étés montés indépendamment sans colle entre eux.
Puis des tonnes de gravats ont été versés entre les 2 murs et montés à dos d’homme puis versés avec des niches (comme le raisin aux vendanges).
Aux débuts des années 50, la tour montrait des signes de faiblesse ainsi que de nombreuses fissures.
L’Abbé Chambrillon a alors déclenché « l’alerte ».
Pendant des mois, impossible de trouver une entreprise spécialisée pour entreprendre de telles rénovations (comment recoller deux murs entre eux qui sont inaccessibles).
Un devis de démolition du clocher (de 60 000 Francs) a même été effectué…
Enfin Mr Charlier par ses nombreuses relations a réussi à mettre en contact la commune avec une entreprise spécialisée dans ce genre de rénovations et de consolidations d’édifices classés.
Une campagne de travaux et de consolidation du clocher a ainsi vue le jour en 1954-1955.
50 tonnes de ciments liquides ont étés injectés dans la tour après que les joints des pierres aient été refaits.
Simon Louis (papa Louis) a participé à la construction de notre église puisqu’il était maçon. nos anciens (toujours de ce monde) l’ayant connu racontent des anecdotes à ce sujet.
A l’intérieur de
l’Église :
Dans le chœur se trouve un magnifique autel sculpté dans la pierre. Une mise au tombeau orne le dessous de cet
autel.
Tout autour du chœur les vitraux lumineux rappelant des scènes de l’Evangile et les peintures des Apôtres réalisées par Maître Charlier en 1921. Petrus (pierre) représente le Père Emmanuel.
L’inscription latine : Ceux-ci sont des hommes que le Seigneur a choisi dans son immense Amour et il leur a donné la Gloire Eternelle.
Deux fresques : l’apparition de Jésus à Saint Marguerite Marie à Paray le Monial et Jésus portant sa croix.
L’allée gauche :
- sanctuaire de Notre Dame de la Sainte Espérance, entouré de nombreux ex-voto de reconnaissance à Marie.
- la statue en pierre représentant Marie est de l’école champenoise.
La Vierge tend des fruits à l’Enfant Jésus. Ces fruits sont des pommes qui font penser à sa mission de rédempteur réparant la faute originelle et à côté des raisins évoquant le vin Eucharistique.
En suivant, sous la 2ème station du chemin de croix, nous voyons :
- le premier ex-voto, une pierre bénie par le Pape Pie IX.
- la statue de Saint Joseph devant le vitrail qui représente le Père Emmanuel.
- Sainte Anne, devant le vitrail de l’Assomption.
- Sainte Jeanne d’Arc, devant le vitrail de l’atelier de Saint Joseph.
- Sainte Thérèse d’Avila, devant le vitrail représentant les noces de Cana, œuvre de Maître Charlier.
- Sainte Marie Madeleine.
L’allée droite :
L' autel est dédié à Saint Loup, évêque de Sens, Patron du Village.
La fête est le 1er septembre et la solennité le 1er dimanche du même mois. De chaque côté de l'autel se trouve deux petites statues de Sainte Colombe et de Sainte Agie. Le vitrail, juste à la droite de cet autel représente la Vierge Marie.
En remontant l'allée droite, nous voyons :
- la statue de Saint Pierre, devant le vitrail de Sainte Anne et Marie Enfant.
- Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (œuvre de Maître Charlier) avec le vitrail de l’Annonciation.
- Saint Louis (œuvre de Maître Charlier) avec le vitrail de la Visitation.
- un dernier vitrail retraçant le renvoi de Marie et Joseph de l’hôtellerie au moment de la naissance de Jésus.
Cet édifice gothique primitif, sobre, donne l’impression du style roman. La grande nef se termine dans les plans coupés de
l’abside. Les chapiteaux sont sculptés. Une chaire remarquable dont les sculptures représentent les quatre évangélistes se trouve au centre du bâtiment.
Dans la tribune du fond, les grands orgues datant de 1895, sont toujours en fonction.
De nombreux ornements et bannières sont l’œuvre de Maître Charlier et la broderie est de Mademoiselle Philomène VELUT.
Une inscription en lettre d’or : Notre Dame de la Sainte Espérance, Convertissez-nous, nous rappelle le nom donné à cette église.
l’Église
et le Père Emmanuel
Mesnil-Saint-Loup, petit village de Champagne, comptant aux environs de 300 habitants, voit arriver l'Abbé Ernest le 24 décembre 1849, qui deviendra plus tard le Père Emmanuel.
Il vient juste d'être ordonné prêtre à Troyes le 22 décembre de la même année.
Sa première célébration fut la messe de minuit, dans une "pauvre" église bâtie par les Templiers (voir histoire des Templiers sur ce site) au XIIème siècle.
Ses premières années ne restent pas sans fruits, mais il veut davantage. Avec l’autorisation de son Evêque, il se rend à Rome. Le 14 juin 1852 après avoir célébré la messe il va auprès de Notre Dame et à genoux récite un Ave Maria devant la statue de la Vierge. Soudain, il sentit de grosses larmes dans ses yeux, il y avait dans ses larmes de la douleur, de la joie et comme l’annonce de quelque chose d’indéfinissable. La diligence l’emportait vers Troyes, il prit son chapelet, pendant cette prière, il sentit tout d’un coup, et cependant très doucement, une inspiration :
demander au Saint Père le nom de Notre Dame de la Sainte Espérance pour la statue de la Sainte Vierge.
Au cours de l’audience particulière qu’il obtint, le Pape Pie IX leva les yeux vers le ciel, réfléchit, parut rempli de joie et après un moment de solennel silence, avec un accent de satisfaction bien marqué, il dit :« Notre Dame de la Sainte Espérance, oui ! » d’emblée fut accordé l’institution de la fête avec l’office liturgique. Il restait à demander la fête et l’indulgence, l'Abbé André fit encore cette demande. La fête fut fixée l’avant dernier dimanche d’octobre, bien que la fête liturgique soit fixée le 23 octobre au calendrier diocésain de Troyes. Le Saint Père ajouta avec un accent de bienveillance : « vous aurez un rescrit ». C’était la preuve que la Vierge l’avait voulu, qu’elle en soit éternellement bénie disait l’Abbé André.
Le 15 août 1852, au cours de l’homélie, furent publiées les grâces que l’on devait à Marie. Au nom de Notre Dame de la Sainte Espérance, tous les paroissiens furent si touchés que tous pleuraient. C’est de cette fête que date la prière : « Notre Dame de la Sainte Espérance convertissez-nous ». Le premier pèlerinage fut célébré en octobre la même année.
Le 26 avril 1853 fête de Notre Dame du Bon Conseil, avant la messe tout d’un coup et cependant très doucement « j’obtins ce que j’avais désiré » : la prière perpétuelle, son esprit n’était que le témoin attentif et calme d’une sorte de création qui se faisait en lui, mais à laquelle il était parfaitement étranger.
La prière perpétuelle fut proposée à la piété des fidèles le dimanche 1er mai 1853. Chacun était invité à recevoir l’assignation d’une heure, dans le courant de laquelle il réciterait un Ave Maria précédé et suivi de l’invocation : Notre Dame de la Sainte Espérance convertissez-nous. Cette prière se répandit rapidement. Encouragée par un rescrit romain en date du 27 juillet 1854 elle est érigée en Archiconfrérie le 27 août 1869. En 1859 ont comptait plus de 17 000 associés, de différents pays d’Europe, tandis que les pèlerins venaient de plus en plus nombreux. En 1858 les journaux rendirent compte du pèlerinage, on y relatait l’affluence des fidèles venus de tous côtés, la joie des âmes, la solennité de l’office divin et surtout de la procession de départ.
L’œuvre de la Sainte Espérance fut le rétablissement du christianisme et de la conversion des cœurs. Rappelons qu’en 1852, Mesnil Saint Loup était une paroisse pauvre spirituellement mais tout avait changé grâce à l’intervention de la Vierge Marie, on y voyait fleurir de nombreuses conversions.
Pour répondre à cette grâce, 3 choses semblent nécessaires à l’Abbé André : prier, instruire, bâtir. Donc, à l’ombre de son église, il fait surgir le monastère de la Sainte Espérance. Le 30 novembre 1864, Mgr Ravinet lui remet l’habit bénédictin olivétain et désormais il devient frère Emmanuel. Puis s’édifiera non loin des moines, le monastère de sœurs Bénédictines.
Le Père Emmanuel intelligent, actif, créé plusieurs associations religieuses. De plus, connaissant plusieurs langues, le français le latin, le grec, le roumain…
Il fut le fondateur de la revue des églises d’Orient, ayant le souci des frères séparés.
En 1892, le Père Emmanuel est nommé Abbé du monastère. Il meurt le 31 mars 1903 alors que sonnait l’angélus. Il repose à l’ombre du clocher comme il l’avait désiré. L’une des trois cloches porte son nom : Emmanuel Marie.